La parole du chercheur

Grâce à des centaines d’observateurs, visiteurs des parcs et jardins parisiens, ce sont des milliers d’observations de corneilles baguées qui sont faites chaque année, et qui permettent d’étudier la survie et la dispersion de ces oiseaux. Les corneilles sont arrivées à Paris dans les années 1970. Elles sont devenues plus nombreuses avec l’adoption des sacs poubelles en plastique transparent : il est très facile pour elles de les percer avec leur bec pour en retirer nos restes de nourriture. Paris accueille environ 650 couples, sans compter les troupes de plusieurs milliers de jeunes dans les parcs. Au Jardin des plantes, nous leur mettons des bagues aux pattes pour les reconnaître individuellement et donc pouvoir les suivre partout où elles vont.

Les témoignages des participants

Quentin découvre une corneille baguée sur le digue du Draek, à Dunkerque, en juin 2024, et apprend qu’elle vient de Paris : « On a partagé quelques miettes et taillé une bavette. A ce moment-là , je n’avais aucune idée de sa provenance, je m’interrogeais sur cette étonnante familiarité, et j’imaginais une corneille citadine belge ou anglaise. En rentrant à Lille, j’ai retrouvé sa trace sur MNHN. Sa provenance parisienne m’a réjoui. »

La genèse du projet

Corneilles Paris a été créé en 2015 quand la mairie de Paris a demandé au Muséum national d’histoire naturelle d’étudier les corneilles parisiennes. L’objectif était dès le départ de comprendre leurs mouvements et leurs comportements, pour aider à gérer les nuisances dont elles sont accusées en ville : poubelles vidées sur les trottoirs, pelouses et plantations arrachées, intimidations sur des humains.