Resource description
Marie-France MIFUNE
Year of publication : 2020
Concerned projects : Vigie-Ciel, Lichens GO
Ce mémoire de recherche porte sur le rôle et la place des médiateur·rice·s dans deux programmes de sciences participatives (Vigie-Ciel et Lichens Go !) et se base sur une analyse des actions de médiation et des retours d’expérience des acteur·rice·s de ces programmes. Selon une approche anthropologique, j’ai mené une étude qualitative des retours d’expérience des animateurs et coordinateurs et des actions de médiation réalisées au sein de ces programmes.
Résumé :
Ce mémoire de recherche a été réalisé dans le cadre du magistère « Sciences et techniques dans la société : médiation, innovation, culture » au CNAM.
Les résultats de mon étude montrent que la médiation scientifique joue un rôle essentiel dans ces programmes et en même temps le dispositif de participation et l’intégration de la médiation à un programme de recherche vient reconfigurer le métier de médiateur et la médiation elle-même. La reconfiguration de la médiation se situe tant au niveau des outils de médiation, des actions et des postures des médiateur·rice·s scientifiques (coordinateur·rice, expert·e, facilitateur·rice, animateur·rice, communiquant·e, accompagnateur·rice) qui peuvent être incarnées par différentes personnes et qui demandent des compétences nouvelles.
La médiation est également transformée au niveau de sa temporalité. Elle s’inscrit dans un temps long, car elle suit les étapes du processus scientifique.
L’une des particularités de la médiation est qu’elle est distribuée. Elle est exercée par plusieurs acteur·rice·s (chercheur·e·s, coordinateur·rice·s, médiateur·e·s, participant·e·s), via différents supports (site web, réseaux sociaux, forums, ateliers), et pour des visées plurielles. Trois types de médiation ont été identifiées : la médiation des sciences participatives, la médiation des outils et méthodes scientifiques et la médiation des connaissances. Ces médiations favorisent la mise en œuvre du programme, la participation des publics dans la collecte des données et la transmission des connaissances nécessaires à la collecte.
La stratégie de mettre en place un réseau de partenaires relais, a été essentielle pour chaque programme. Les structures locales connaissent leurs publics et leurs territoires. Selon leurs pratiques et usages, elles intègrent au sein de leurs activités des contenus spécifiques aux projets. Cette stratégie est bénéfique pour l’ensemble des partenaires : cela leur permet d’initier de nouvelles collaborations, de créer de nouveaux contenus de médiation, d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances, de gagner une certaine légitimité auprès des collectivités et de renforcer leur attractivité auprès des publics.
À travers la caractérisation de la médiation scientifique dans ces programmes de sciences participatives et en proposant un référentiel de compétences des médiateur·rice·s, j’ai souhaité apporter quelques réflexions et outils pour permettre de mieux concevoir et envisager la médiation scientifique dans les sciences participatives.